C’est goutte après goutte, que l’eau façonne la Terre. Il n’y a d’eau qu’ici, sur Terre.
Il n’y a de vie qu’ici également; en tout cas d’aussi loin que l’on puisse regarder aujourd’hui. Et pour cause: c’est de l’eau qu’est née la vie. C’est elle qui la transmet, qui la donne, qui la fait circuler….
Depuis la nuit des temps, la quantité d’eau sur Terre est toujours la même, ni plus ni moins. Depuis la nuit des temps c’est la même eau qui circule et alimente la terre, les océans, le monde animal, minéral, organique et végétal.. Elle s’adapte à tous les milieux, tous les climats et change simplement d’état: gaz, liquide ou solide…
Elle se transforme parfois, et prête un peu de son hydrogène, de son oxygène pour assurer quelques opérations essentielles au développement des différentes formes de vie… Puis elle finit toujours par retrouver sa forme initiale pour voyager à nouveau…
Dans une vie, on croisera rarement deux fois la même eau: on ne la boira jamais deux fois, l’eau de nos baignades n’est jamais identique, il ne pleut jamais deux fois les mêmes gouttes quelque part. C’est dire si il y en a beaucoup…
Si sa quantité est la même depuis toujours, son cycle, lui est influençable. C’est ce qui perturbe sa distribution de moins en moins équitable là ou elle est nécessaire. Partout ou vit le monde animal et végétal, sa présence est vitale.
La vie a scellé un destin indissociable de celui de l’eau. Les paysages, les vallées, les forêts, les sommets enneigés, le ciel, les nuages, l’océan, les îles, tous ont une histoire commune avec l’eau. Aidé du vent, du soleil, de la lumière, de la nuit, du froid, de la chaleur, des sels minéraux, l’eau administre tout ce petit monde inerte et vivant, passant de l’un à l’autre depuis des milliards d’années jouant une partition unique et originale sur la Terre.
Capricieuse, brouillonne et secouée de spasmes, au gré des millénaires, elle sculpte les reliefs. Par la puissance des glaciers, elle creuse les vallées. Par la force de ses crues dévastatrices, elle charrie les roches. Elle fertilise aussi les plaines en les enrichissant de sédiments. Ses précipitations érodent les sommets les plus orgueilleux et les transforment en sages collines, alimentent les zones humides et entretiennent les nappes phréatiques et stimulent les sols karstiques. Puis grâce aux rivières, aux fleuves, aux lacs, aux mers et au océan, l’eau se rassemble à nouveau pour continuer des cycles de toutes les temporalités.
Cette mission géologique primordiale de l’eau a permis qu’y naisse la vie et se développent nos civilisations.
L’eau verte s’immisce dans les sols, nourrit le monde minéral et végétal, s’écoule dans les veinures de la Terre ou elle séjourne sagement en tant que réserve.
L’eau bleue nourrit les ruisseaux, les rivières, les fleuves les océans, abreuve la vie organique, abrite les poissons, protège le monde animal.
Inlassablement depuis la nuit des temps l’eau circule ainsi… Par cycles de quelques jours, elle s’évapore pour un voyage de quelques milliers de kilomètres avant de retomber en eau verte ou bleue. Tout le monde en profite: les plantes, les arbres, les animaux, les hommes constitués eux mêmes majoritairement de ce liquide vital qui coule en eux. On n’ose imaginer les conséquences, si ce cycle venait à s’interrompre.. Si l’eau se mettait à stagner et stoppait ses voyages…
Finalement ce que nous appelons Nature c’est l’Eau en perpétuel mouvement au service de la vie.